Mai 222012
 

Margin Call réalisé par J.C. Chandor
avec  Kevin Spacey, Paul Bettany, Jeremy Irons, Mary McDonnell et Demi Moore

Dans Le Monde du 16 mai, l’éditorial est intitulé  » JP Morgan : l’irresponsabilité aux commandes ». Il s’agit des pertes catastrophiques infligées ces dernières semaines à la banque américaine, réputée bon élève de la classe, par une statégie de couverture hasardeuse.

Le journal évoque l’avidité et les prises de risque inconsidérées liées à des mécanisme de trading de plus en plus difficiles à comprendre. « Les scrupules avaient été balayés par la direction : JP Morgan était invincible ».

Jeremy Irons dans Margin Call

C’est exactement le sujet de Margin call.

Juste après avoir été viré sans ménagement, un cadre d’une grande banque d’affaires révèle à un jeune trader – Sullivan -que des positions extrèmement risquées ont été prises. La banque va perdre plusieurs fois sont capital. C’est la débacle qui va entrainer une bonne partie de Wall Street. Scénario connu depuis la banque Baring en 1995 juqu’à Lehman Brothers en 2008.

Sullivan, brillant ingénieur dans la propulsion mais qui est venu travailler dans la finance où l’on gagne tellement plus, refait tous les calculs, se résout à l’évidence et, en pleine nuit appelle son collègue.

Dans les vastes bureaux déserts bourrés d’écrans de la salle de marchés on alerte alors successivement les supérieurs hiérarchiques incrédules et chacun lorsqu’il est convaincu de la catastrophe imminente appelle le N+1.

On ne saura rien de la vie personnelle de chacun des protagonistes. On ne sait s’ils en ont une. Chacun est concentré sur ses énormes primes et bonus et ceux des supérieurs plus énormes encore. Plus on monte dans la hiérarchie plus les personnages sont incompétents en finance et seulement soucieux de stratégie.

Dans ce huis clos de salles de réunions luxueuses dans une tour moderne d’où l’on a des vues magnifiques sur New York la nuit, l’ambiance est de plus en plus pesante et le suspens est très bien conduit. Chacun se demande comment la bombe va exploser et comment elle va l’emporter.

On arrive enfin au grand patron superbement interprété par Jeremy Irons cynique et glacé qui va mettre au point une stratégie pour refiler tous les titres pourris détenus par la banque aux autres établissements trop crédules. Les scrupules des traders qui en auraient sont balayés par des primes spéciales astronomiques.

Un film très maitrisé (c’est le premier long métrage de J.C. Chandor) superbement interprété et tellement d’actualité.

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 Posted by at 19 h 04 min

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