Oct 062010
Le Woody Allen nouveau est arrivé. Goût de fruits rouges.
L’exercice habituel, pour les fidèles, est de comparer aux cuvées précédentes.
Le W.A. qui sort cet automne en France fait partie du groupe londonnien dominé par Match Point, mais Le rêve de Cassandre était réjouissant et Scoop brillant. Ici, nous sommes d’avantage dans la vie des gens, mais une vie passablement compliquée.
Alfie (Anthony Hopkins qui ressemble à Eisenhower vieux) ayant largement dépassé l’âge de la retraite – nouveau régime – mais convaincu qu’il lui reste un beau potentiel quitte Helena après 40 ans de mariage pour s’installer avec une bimbo incroyable de vulgarité ce qui donne lieu à des scènes désopilantes. Leur fille et leur gendre vivent chacun une vie compliquée et une voix off introduit de nouveaux personnages toujours surprenants.
Helena se confie à une voyante qui voit l’avenir comme le passé y compris les vies antérieures et futures et qui va bientôt régenter toute la famille et provoquer bien des drames.
Woody Allen sait organiser des situations indémélables avec des quiproquos qui confinent à l’absurde. On a parfois des personnages fourbes et haïssables. Ce n’est pas le cas ici où il dépeint tous les protagonistes avec tendresse et amusement
Chacun se débrouille comme il peut dans une vie dérisoire dont il cherche maladroitement à tirer le meilleur et à dont il souhaite prolonger les délices au delà du raisonnable.
Les couleurs sont particulièrement importantes dans ce film. Très chaudes et saturées dans la plupart des scènes, elles font place à un camaïeu de blancs dans l’appartement luxueux où Alfie installe sa Dulcinée. S’agit-il de son aveuglement ? Puis la scène finale où Hélena prend possession du bel et sombre inconnu (en fait, il est petit, gros jovial et vieux) se situe dans un jardin aux couleurs fraîches.
Du Woody Allen pur sucre, à consommer rapidement.