Oct 222011
 
Il y a des gens qui ont de la chance. Voyez les STEIN : famille américaine, riche cultivée. Ils débarquent à Paris dans les premières années du XXè siècle ; les Matisse, les Picasso sont pour une bouchée de pain, ils en remplissent leurs appartements, tout le monde vient chez eux …Trop bien ! Trop facile !
L’exposition du Grand Palais montre l’extraordinaire richesse artistique des collections rassemblées par ce quatuor béni des dieux.

LÉO STEIN Le précurseur


111014_matisse-femme-chapeauLéo et sa soeur Gertrude viennent à Paris pour l’exposition universelle de 1900. Léo choisit de rester en Europe. Il réside d’abord à Florence puis à PARIS où il prend des cours de peinture et décide de devenir artiste. En Californie son frère aîné Michael gère sa fortune, relativement modeste.
Il commence sa collection en achetant d’instinct un paysage de Cézanne chez Ambroise Vollard en 1903. En 1904, après que sa soeur Gertrude l’eut rejoint à Paris et qu’ils aient décidé de faire une collection en commun, ils achètent toujours chez Vollard, deux Cézanne, deux Gaugin, deux Renoir et un Maurice Denis pour 8000 francs le tout (environ 30.000 euros aujourd’hui) puis un mois plus tard le « Portrait de Mme Cézanne » qui a fait scandale au Salon d’automne encore 8000 F.
Ces peintres constituent déjà des talents reconnus mais les Stein vont acquérir dans le même temps un Toulouse-Lautrec mort en 1901 et déjà influent et surtout dès 1905 la « Famille d’acrobates avec un singe » de Picasso qui ne participe pas aux salons et expose chez un marchand de meubles.
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C’est en 1904 aussi que Michael part pour Paris avec sa femme Sarah. Le quatuor est formé. Il exercera pendant une dizaine d’années une influence décisive sur l’éclosion d’une nouvelle avant-garde en peinture : Picasso, Matisse, Braque, Gris, Masson …
En 1905, au Salon d’Automne, la « Femme au chapeau » de Matisse fait rire tout le monde. Léo pense aussi, dans un premier temps, qu’il s’agit d’un affreux barbouillage mais après cinq semaines de visites fréquentes au Salon, il perçoit ce que cette proposition apporte de nouveau ; il décide avec sa soeur que le tableau vaut les 500F demandés.
Picasso qui a senti le rôle que peuvent jouer ces américains leur offre un portrait de Léo puis exécute un portrait de Gertrude Stein qui deviendra un classique. C’est le début d’une longue collaboration entre le peintre et son mécène.
L’exposition a réussi à rassembler un grand nombre des tableaux acquis par ces collectionneurs réceptifs aux nouveaux courants de la peinture et qui ont été largement dispersés après des revers de fortune, des séparations et des successions.
C’est un régal de voir ces oeuvres magnifiques produites par de jeunes artistes résolus à tout remettre en cause : la forme, la couleur, les sujets.

Matisse, Cézanne, Picasso… L’aventure des Stein au Grand Palais, Galeries nationales
5 octobre 2011 – 16 janvier 2012

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