Le troisième tome de la saga de Murakami est sorti.
Ceux qui ont été séduits par l’ambiance onirique des deux premiers tomes attendaient l’aboutissement des aventures extraordinaires d’Aomamé et Tengo qui, depuis l’école où ils s’étaient trouvés un bref instant comme deux enfants solitaires, cherchaient à se rejoindre enfin vingt ans plus tard dans un monde à la fois très ordinaire du Tokyo de 1984 et dans un monde fantastique nommé 1Q84 où brillent deux lunes et où interviennent des événements et des créatures très surprenants.
Murakami joue constamment sur ces deux registres.
Il décrit quantités de péripéties de façon très réaliste en ne nous épargnant aucun détail fût il trivial. Comme dans tout roman policier, on est attentif à ces détails en se demandant si l’un d’eux ne va pas nous donner une clé de l’énigme. Puis sans changer de ton on passe dans une ambiance surnaturelle où opèrent des « little people » ou une « chrysalide de l’air« .
Certains personnages ont des dons de clairvoyance bizarres dans le temps ou dans l’espace. Ceux qui sont trop logiques ont du mal à suivre. Murakami use aussi de l’humour et même de l’humour noir notamment pour décrire certaine exécution menée avec raffinement avec beaucoup de philosophie…
La lecture de cette trilogie est tout a fait captivante. Les situations et les personnages oscillent entre le banal et le merveilleux. Murakami décrit par touches subtiles un monde dur à la merci de puissance occultes mais où évoluent aussi des individus chaleureux et attachants.