Notes de Lecture

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Nov 032012
 

Boris Cyrulnik : « Sauve-toi, la vie t’appelle »,  (Odile Jacob)

« Mon histoire a commencé ce jour-là, et cet évènement a organisé tout le reste de mon développement ».
En janvier 1944, Boris Cyrulnik a six ans et demi et habite Bordeaux chez son ancienne institutrice qui l’a recueilli. On le réveille en pleine nuit ; torche électrique dans une main, revolver dans l’autre des hommes venaient le chercher pour le mettre à mort.
En juillet 1942 sachant qu’elle allait être arrêté, sa mère l’a placé à l’Assistance Publique. C’est là que l’institutrice viendra le récupérer un an plus tard et c’est chez elle que la Gestapo viendra chercher ce gosse parce qu’il est juif. Il parvient à fuir et à se cacher  pour échapper aux Allemands. Son père, engagé volontaire mourra de ses blessures, sa mère en camp.
Il raconte, dans ses mémoires, cette histoire tragique qui l’a conduit d’abri en abri. Mais il ne s’agit pas seulement de mémoires. Au récit de chaque étape – pendant et après la guerre – il réfléchit à la façon dont il organise ses souvenirs dans sa tête pour les rendre supportables.Tout son récit est fait de la façon dont sa mémoire a organisé ses souvenirs pour lui permettre de continuer à vivre.

« La guerre, ce n’était pas dur dit-il. Dans la mesure ou les enfants ont besoins d’une réalité binaire : méchants/gentils ; homme/femmes, j’étais entouré de gentils qui me protégeaient et à la fin les méchants ont été battus. » Mais il a appris à cacher les mots qu’il ne fallait pas dire.
Dans les différents lieux où il a été abrité il était réputé « bavard comme une pie ».Ce petit enfant parlait de tout en contournant soigneusement les moments terribles qu’il avait vécus. « J’ai rapidement compris, qu’il me suffisait de me taire pour parler aisément (…) ne pas prononcer le mot »juif » par exemple.

Dans son livre, Boris Cyrulnik revient sur chacun de ses souvenirs. En enquêtant longtemps après, il découvre que parfois, ils ne correspondent pas à la réalité. « La mémoire permet de donner cohérence. » Quand le réel est fou – ce qui était le cas à l’époque – on lui donne cohérence dans une représentation dans laquelle on arrondit les angles, on la modifie », explique-t-il.

Tout son récit est fait de la façon dont sa mémoire a organisé ses souvenirs pour les rendre supportables.

Comme de nombreux réfugiés, Cyrulnik s’est tu après la guerre. Je n’ai pas gardé, on m’a imposé le silence parce que je parlais à des sourds. Personne ne voulait entendre les traumatisés de la guerre et cela arrangeait tout le monde qu’ils se taisent.
Pour le traumatisé, les mots n’ont plus le même sens ; en quelle langue pourrait-il parler ? D’autant qu’au lendemain de la guerre, chaque groupe voulait imposer sa vision. Ceux qui étaient fiers de leur guerre côtoyaient ceux qui en souffraient encore.

Il s’interroge aussi sur les raisons qui lui ont permis de surmonter ses malheurs alors que d’autres ont sombré. « Un enfant qui, au cours des premiers mois de sa vie, a reçu l’empreinte d’un attachement sécure est plus difficile à blesser qu’il enfant qui a déjà souffert » explique-t-il.

Il évoque alors le concept de résilience, le processus qui permet de renaître d’un traumatisme. 

Un récit passionnant fait avec émotion et pudeur, avec beaucoup d’intelligence et  la compétence d’un grand praticien.

 

 

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J.R. ELLORY Roger Jon Ellory est un écrivain anglais né en 1965 dont les polars se déroulent aux Etats-Unis. A 22 ans il se met à écrire et produit une vingtaine de livres en six ans. Aucun n’est publié. Il renonce alors à écrire. C’est après le 11 septembre 2001 […]

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