Another Year

Au long de cette année de plus, le film va nous montrer différent types de vieillesses.Le couple qui en est le pivot, Tom et Gerri (cela fait quarante ans qu’on les plaisante là dessus) finit doucement sa carrière professionnelle (lui, ingénieur ; elle, psychologue) dans une complicité heureuse. Ils sont parfaits, cultivent leur jardin au propre comme au figuré. Leur fils est un jeune avocat parfait. Il ramène un jour, à 30 ans, une bru parfaite. Est-ce que M. Leight se rit de leur félicité ? Il se tient à la frange de la caricature et de l’émotion et c’est une grande qualité du film.

Autour d’eux gravite une série de personnages abîmés par la vie. Ce qui nous vaut une galerie de portraits tout a fait réjouissants.

Alors que sur le même thème Woody Allen charge ses personnages, Mike Leigh les observe avec une certaine indulgence. C’est comme Gerri pour sa collègue de bureau, Mary, qui cherche désespérément à « refaire » sa vie et qu’elle invite souvent à la maison pour boire pas mal de vin et savourer l’excellent cuisine du gentil Tom, un peu exaspéré néanmoins. Le film fait observer à juste titre que les vieux qui font la cuisine sont plus sympathiques. La compassion de Gerri trouvera sa limite au moment où Mary se permettra de faire des réserves sur la belle-fille parfaite.

Le film prend son temps, parfois trop, pour observer ces gens se débattre pour rattraper le temps perdu. Comme disait Woody à propos de l’éternité, la vieillesse c’est long surtout vers la fin.

Il y a aussi quelques jeunes pleins de vie et notamment une collègue de Gerri, une jeune femme noire médecin enceinte jusqu’au cou, superbe.

Les comédiens sont magnifiques et la direction d’acteurs sans faille. Les dialogues sont persillés d’humour british savoureux.