Oct 132012
 

Dans la maison. Film français de François Ozon. Avec Fabrice Luchini, Ernst Umhauer, Kristin Scott Thomas, Emmanuelle Seigner .

Un film subtil,troublant, distrayant à conseiller sans modération.

Fabrice Luchini est le professeur de lettres Germain Germain dans un lycée moderne de banlieue, il fait face à une classe qu’il juge avec ennui et condescendance. Tous des veaux, sauf un : Claude. Celui-ci, invité pour la première rédaction de l’année à raconter son week-end rapporte sa visite dans la maison d’un camarade Rapha. En faisant un tour clandestinement hors de la chambre de celui-ci il détecte, écrit-il, « le parfum caractéristique de  la femme de la classe moyenne » ; il s’agit d’Esther (Emmanuelle Seigner) la mère de Rapha.

Fasciné par ce toupet, Germain va inciter Claude à poursuivre son récit et donc ses visites dans la maison de Rapha et d’Esther d’autant que la copie puis les suivantes, se terminent par un énigmatique : à suivre …

Claude (Ernst Umhauer, un jeune acteur étonnant) est attiré par cette famille « normale » dans son pavillon normal avec ses goûts médiocres qu’il traite d’abord avec condescendance.

Qui est séduit par qui ? Claude par Germain ou le contraire, Claude par Esther ? Il y a aussi Jeanne la femme de Claude (Kristin Scott Thomas) avec qui celui-ci partage les étapes du récit et bientôt la passion pour les protagonistes.

Sous prétexte de conseils littéraires, Germain tente de guider la progression de Claude dans la maison et parmi ses habitants. Mais bientôt le doute saisit le spectateur ; est-ce que nous voyons à l’écran ce qui va constituer le prochain épisode des rédactions de Claude ou au contraire le produit de l’imagination ou des désirs de l’écrivain en herbe  ou même de ceux de son mentor.

L’intrigue est savamment menée à la Hitchcock avec intrusion du conteur dans l’action genre Woody Allen. En effet comme chez Woody on voit Claude ou Germain apparaître dans un scène où ils n’ont rien à faire pour commenter ou critiquer l’action. L’auteur face à sa création qu’il va peut-être modifier avant de rendre sa copie. A moins qu’il ne s’agisse du « maestro » qui voit son élève s’échaper et s’émanciper.

On pense à la façon alerte et malicieuse de conduire un scénario comme dans « 8 femmes »

Fabrice Luchini offre toutes les facettes de son talent avec retenue et sans lourdeurs. A ses côtés tous les comédiens sont justes, délicieusement ambigus. Un régal.

 

[suffusion-the-author]

[suffusion-the-author display='description']
 Posted by at 14 h 46 min

 Leave a Reply

(requis)

(requis)