Incendies film canadien réalisé par Denis Villeneuve basé sur la pièce de théatre de Wadji Mouawad
A sa mort, Nawal, libanaise établie au Québec,laisse à ses jumeaux Jeanne et Simon, par l’intermédiaire du notaire dont elle était la secrétaire, un étrange testament qui les conduira à enquêter au Liban sur sa vie au milieu des luttes sanglantes entre factions religieuses. Jeune fille, Nawal, chétienne, a aimé un palestinien musulman. Pour laver le déshonneur, ses frères ont tôt fait d’exécuter l’odieux suborneur. Elle ne doit qu’à sa grand mère de ne pas subir le même sort. Après avoir accouché de l’enfant de son amant qui est confié à un orphelinat, elle doit s’éloigner de sa famille. Elle traverse alors des scènes d’atrocités et participe aux combats entre factions avant d’être « exfiltrée » et envoyée au Québec.
On retrouve dans le film de Denis Villeneuve le souffle épique du théatre de Mouawad.Comme dans ses pièces, – je n’ai pas vu celle-là – la construction est faite d’allers retours entre l’enquête des enfants et les scènes de la vie de leur mère.Ils découvriront qu’elle était une femme bien éloignée de celle qu’ils connaissaient, véritable héroïne confrontée au fanatisme religieux, aux exactions de toute sorte, à la prison et à la torture.
Suivant Mouawad, Villeneuve fait de ce drame une réinterprétation du mythe d’Œdipe. La référence à la tragédie grecque est clairement revendiquée. Les paysages arides ne font qu’ajouter à la similitude.
Le cinéma permet de montrer de façon plus réaliste et crue que le théatre les villes détruites jonchées de gravas, les incendies, les mitraillages et les snipers à l’oeuvre.Le drame est présenté de façon frontale. Il n’y a pas de discours sur les horreurs de la guerre et du fanatisme religieux. L’histoire est assez forte et sensible en elle même.
L’action est remarquablement conduite de découvertes en rebondissements ; le film comprend aussi des scènes cocasses. Par exemple, la confrontation entre l’onctuosité du notaire québecois et celle de son confrère moyen oriental est assez savoureuse.
Interprétation parfaite, Mélissa Désormeaux-Poulin (Jeanne) et Lubna Azabal (Nawal ) très belles figures de la mère et de la fille sur qui repose l’essentiel de ce très bon film.
Comme on dit sur le site Films du Québec : »Sans aucun doute Incendies est le film québécois le plus remarqué à l’étranger cet automne. Après avoir récolté des honneurs à Venise, Toronto, Vancouver et Halifax, Incendies a été couronné de 3 prix à la Semaine du cinéma international de Valladolid en Espagne (prix du public, prix du meilleur scénario et prix du jury des jeunes) en plus de voir Lubna Azabal se mériter le prix de la meilleure actrice au Festival du film d’Abu Dhabi. C’est donc un total de 11 prix remportés par le film à ce jour puisqu’Incendies avait également obtenu le prix du public du Festival international du film francophone de Namur ainsi que le Grand prix du Jury au Festival du film de Varsovie. Incendies sera en nomination aux Oscar 2011, dans la catégorie du Meilleur film en langue étrangère. »