Mai 142011
 

Midnight in Paris. Le Woody Allen 2011 a un fort goût de bouchon.
 
« C’est l’origine de l’argent qui, aujourd’hui me dicte mes idées. » déclare Woody Allen à TELERAMA. C’est très évident lorsque l’on voit son dernier opus. On lui a financé un film sur Paris et il répond paresseusement à cette commande en y délivrant une nouvelle version de son message :l’époque actuelle nous déçoit, le passé nous semble une période bénie, mais il vaut mieux prendre les choses comme elles viennent. Whatever Works !
Pour honorer pleinement son contrat, Woody Allen se répand à longeur d’intewiews, jusqu’à l’écoeurement, sur son amour de Paris. Bizarement, la production est essentiellement espagnole : télévision et Généralité de Catalogne.
Après une interminable série de cartes postales de Paris (Tour Eiffel, Concorde, Montmartre, etc. mais pas Belleville) sur une superbe musique de Sidney Bechet, voilà donc un scénariste hollywoodien avec sa fiancée, pétasse qui ne lui convient évidemment pas, et les parents d’icelle – républicains tendance Tee Party – qui séjournent à Paris. Au Bristol évidemment.
Lui ne rève que de Paris des années 20. Comme dans La Rose Pourpre du Caire, mais dans l’autre sens, il traverse le miroir et se retrouve en compagnie de Fitzerald, Hemingway et tous les artistes de Paris de cette époque. Tourbillon de fêtes de champagne et de bons mots, galerie de portraits, de Picasso à Dali. Il tombe amoureux d’Adriana (superbe Marion Cotillard).
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On s’ennuie ferme en dépit quelques jolies scènes et d’une très bonne musique ; Cole Porter est là.Malgré la convention d’un Paris rêvé, les vues de la capitale sont trop artificielles. On ne s’éloigne de la place Vendome que pour la butte Montmartre et la montagne Sainte Geneviève et bien entendu les quais de Seine.On n’en finit pas de filer la métaphore : Adriana qui vit dans les années 20 rêve de la Belle Epoque. Et voilà le french cancan et Toulouse Lautrec. Gauguin entreprend de séduire Adriana …
Encore un franchissement dans le temps et nous voilà chez Louis XIV avec une amusante cavalcade dans la galerie des glaces. Mais c’est vraiment too much.
Le métier est là et Woody Allen est un grand réalisateur : la direction d’acteurs est parfaite. Les décors somptueux : le budget est généreux et les acteurs sont paraît-il payés au minimum syndical.Bien sûr, le personnage principal, Gil (Owen Wilson) parle comme Woody ; peu importe Paris, on est chez Allen. Mais un W. Allen qui n’a pas pris la peine de travailler un scénario, qui a seulement en tête l’idée de faire un album photo de Paris entre hier et aujourd’hui.
Mauvaise pioche !

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 Posted by at 16 h 53 min

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