Vous n’avez encore rien vu. Un film d’Alain Resnais
Avec Sabine Azéma, Pierre Arditi, Anne Consigny, Lambert Wilson, Michel Piccoli …
Son nouveau film s’intitule « Vous n’avez encore rien vu » : à 90 ans, le doyen des cinéastes français n’a aucune envie de décrocher.
Voilà ce qu’on lit partout au moment de la sortie de ce nouveau Resnais. Celui qui a fait « Hiroshima, mon amour », « L’année dernière à Marienbad » ou « Providence » ne peut nous laisser indifférents mais au delà de son intention, que nous livre-t-il ?
Pourquoi ce titre ambitieux ?
« Vous n’avez encore rien vu », cette phrase est dérivée de celle que lançait Al Jolson dans « le Chanteur de jazz », le premier film parlant : « You ain’t heard nothing yet » (« Vous n’avez encore rien entendu ») , nous disent les uns.
Echo à « tu n’as rien vu à Hiroshima » affirment les autres.
Quoi qu’il en soit c’est l’annonce de quelque chose sans précédent.
Bon, voyons.
Voilà une jeune troupe de comédiens qui monte une pièce d’Anouilh sur le mythe d’Orphée et Eurydice filmée en vidéo. Sur des canapés, des acteurs de la génération précédente les regardent avec leur véritable identité. Pierre Arditi et Sabine Azéma d’une part, Lambert Wilson et Anne Consigny d’autre part. Ils ont joué la pièce en des temps anciens ; les répliques et les émotions leurs viennent aux lèvres, le film ne s’intéresse plus qu’à eux.
Immenses comédiens Acheter du Viagra sans ordonnance bien sûr mais on les a déjà vus incarner des rôles bien plus convaincants.
Resnais convoque tout son petit monde pour un film sur la mort, sur les fantômes et leur survie, sur le temps qui s’en va représenté par un pendule et quelques répliques sur l’amour, la trahison.
Quelques citations pour initiés : on voit dans le film un intertitre volé au « Nosferatu » de Murnau, « Quand il eut passé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre »(lu dans l’Obs.) Chic, non ?
Je n’ai rien vu de bouleversant.