Oct 212010
 

Michel Houellebecq est entouré de telles vapeurs sulfureuses qu’on hésite à entreprendre la lecture de ses roman. Il faut lire La Carte et le Territoire.

L’écrivain se met en scène et en question à travèrs de multiples personnages dont le chien Michel malade du coeur et son fils Michou impuissant : « un chien diminué, incapable de transmettre la vie » ; mais aussi du personnage de Michel Houellebecq déclassé et ivrogne dans sa retraite d’Irlande, qui va reprendre goût à la vie en s’installant dans le Loiret où il va être sauvagement assassiné dans les années 2020.
Le roman aborde une multitude de questions dont la fin de l’humanité en général et, plus spécialement, « la fin de l’âge industriel en Europe et plus généralement le caractère périssable et transitoire de toute industrie humaine ». Vaste sujet !
On y traite beaucoup de l’art contemporain grâce à un autre avatar de l’écrivain, l’artiste Jed Martin, qui connaît une grande révélation esthétique dans un relais d’autoroute en achetant une carte routière : » Jamais il n’avait contemplé d’objet  aussi magnifique, aussi riche d’émotion et de sens que cette carte Michelin au 1/150 000 de la Creuse, Haute-Vienne. L’essence de la modernité, de l’appréhension scientifique et technique du monde, s’y trouvait mêlée avec l’essence de la vie animale. »hirstskull
La suite de la carrière de cet artiste permet l’évocation de bien des milieux et bien des comportements qui contribuent à faire le marché de l’art et à la fonction de celui-ci, ce qui nous vaut une série de réflexions à l’emporte pièce sur l’art et la société contemporaine.
Avant tout, l’originalité de ce livre tient à un ton ironique, distancié et franchement misanthrope. Houellebecq jette sur le monde contemporain un regard froid, cynique où il y a peu de place pour l’émotion, mais pour un intérêt amusé envers l’agitation désordonnée – et fatiguante – d’une société qui amorce son déclin avec le triomphe de l’argent roi.
Le livre s’ouvre sur les difficultés du peintre avec son tableau « Damien Hirst et Jeff Koons se partageant le marché de l’art » et évoque par de multiples aspects le poids de l’argent omniprésent.
Un roman à multiples facettes , très intéressant.

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