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Mille francs de récompense de Victor Hugo. Mise en scène de Laurent Pelly. Théâtre de l’Odéon11 mai > 5 juin 2011
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Mille francs de récompense est une considérée comme une pièce mineure de Victor Hugo. Ecrite en 1866 dans son exil de Guernesey dans un recueil étiqueté « Théâtre en liberté », elle n’a pas été jouée de son vivant.
L’intrigue se déroule sous la Restauration dans les années 1820, à Paris.On y retrouve les personnages des Misérables. D’un côté, les riches qui possèdent le pouvoir, l’argent et disposent de la justice comme bon leur semble, de l’autre, les pauvres qui subissent, qui se débattent contre la misère, le froid, les huissiers, la police et contre les banquiers sans coeur et au coffre fort gigantesque.
Glapieu est un repris de justice en cavale. Recherché par la police pour une broutille commise lorsqu’il était jeune, il va jouer les redresseurs de tords et sauver des griffes des financiers la malheureuse famille d’un viel homme mourant qui a eu un comportement héroïque pendant la Révolution.
On trouve néanmoins dans ce drame un banquier généreux – mais il était pauvre dans son jeune temps – véritable Booz de la Légende des siècles,
Il était, quoique riche, à la justice enclin ;
qui rechigne à voir des huissiers saisir des pauvres en son nom :
Cet homme marchait pur loin des sentiers obliques,
Vêtu de probité candide et de lin blanc ;
Et, toujours du côté des pauvres ruisselant,
Ses sacs de grains semblaient des fontaines publiques.
Le style balance entre le drame et la comédie. Il y a  dans cette pièce du shakespeare et du Molière avec une fin digne des fourberies de Scapin et des répliques qui font pschitt telle que « Vous allez voir le bon Dieu sortir entre deux gendarmes. »
La mise en scène de Laurent Pelly, qui a déjà tourné dans toute la France, est assez réussie avec une scénographie très graphique. Le premier acte notamment, dessiné en ombres chinoises, fait penser à un dessin animé de Michel Ocelot.Le spectacle dure 3h15 et l’on regrette que le metteur en scène, pour soutenir l’attention, n’ait pas davantage lâché la bride de la comédie truculente dans certaines scènes qui ne demandent que cela.

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