Jan 082011
La tragédie du roi Richard II (1595). La pièce de Shakespeare mise en scène par Jean-Baptiste Sastre au Théâtre des Gémeaux à Sceaux avec Denis Podalydès.
On aborde toujours une pièce de Shakespeare avec gourmandise. On sait qu’il y aura des chocs considérables sur le pouvoir, sur la vie sur l’amour et aussi des scènes comiques, des jeux sur la langue, des situations burlesques et émouvantes.
On est loin ici du bruit et de la fureur !
Richard II règne à la fin du XIVè siècle. Il rétablit dans un premier temps l’absolutisme royal chahuté par les nobles, mais s’isole et perd son pouvoir devant Henri de Bullingbrook qu’il avait exilé et dépouillé de son héritage. Celui-ci deviendra Henri IV et le fera assassiner. Le roi de droit divin, est déposé par un usurpateur régicide.
Shakespeare en fait un faible qui se complaît dans sa déchéance incapable d’assumer la cohabitation entre la personne immortelle du roi médiéval, oint des sacrements,et son corps terrestre.
Déception ! La mise en scène de Jean-Baptiste Sastre qui a été présentée à Avignon en 2010 est d’abord confuse.
Denis Podalydès fait de Richard II un personnage burlesque.
Ici comme à la Comédie Française (que ce soit dans L’Illusion comique, La Grande Magie ou L’Avare), l’acteur joue sur son registre désormais habituel de Louis de Funès qui n’en pense pas moins ; il incarne à merveille le héros à la fois comique et intelligent, mais ce jeu prive ici Richard II de toute chance de grandeur.(Judith Siboni –blog)
Les comédiens ne parviennent à aucune unité. C’est brouillon, souvent inaudible.
Une jolie scène où des jardiniers livrent une parabole entre l’ordre du jardin et celui du royaume » Pourquoi dans cet enclos maintenir la loi, l’ordre, la juste harmonie, et y faire voir le modèle d’un Etat régulier, quand notre pays tout entier, ce jardin muré par la mer, est plein de mauvaises herbes (…) » est tournée en dérision.
Spectacle triste.