Oct 082011
 
Roméo et Juliette, Odéon Théâtre de l’Europe.traduction et mise en scène OlivierPy. Du 21 septembre au 29 octobre 2011.
Roméo et Juliette, un mythe parmi les plus célèbres, une des pièces les plus fameuses écrites par Shakespeare vers la fin du XVIè siècle.
Histoire des deux amants de Vérone issus de familles ennemies qui ne se réconcilieront  que par la mort des deux jeunes gens. Comme toujours chez le grand William la pièce fourmille de thèmes très divers et elle joue sur les ruptures de ton ; les scènes les plus émouvantes ou les plus subtiles succèdent aux scènes salaces au vocabulaire le plus cru.
110908_RomeoandJulietOlivier PY a choisi de privilégier le thème de la grande jeunesse des deux amants. Il y a parfaitement réussi grâce aux deux interprète principaux qu’il a sélectionnés dans son cours du Conservatoire. Matthieu Dessertine, âgé de 23 ans,  joue un Roméo mélancolique habité d’un sombre pressentiment. Juliette a 14 ans chez Shakespeare est interprétée avec élégance par l’actrice de 22 ans Camille Cobbi. A eux deux, ils donnent la célèbre scène du balcon avec beaucoup de justesse et d’émotion avec une belle économie de moyens.
Autour d’eux une bande de jeunes gens fougueux et insolent sont les chevaux légers des clans rivaux des familles Capulet et Montaigu, nourris d’une haine ancestrale, qui ensanglantent les rues de Vérone. Ils jouent sans complexes les scènes les plus grasses  qui – vérification faite – sont bien dans Shakespeare.
L’entrée fracassante de toute la troupe dans un mouvement à la Mnouchkine pour figurer le choeur qui dit le prologue a beaucoup d’allure.
             « Les effets de la rage obstinée de ces familles, que peut seule apaiser la mort de leurs enfants, vont en deux heures être exposées sur notre scène. ». 

Les mêmes tout de suite après, dans la première scène, s’étripent façon loubards pour exposer la haine des deux familles. Tout au long de la pièce l’occupation de la scène sera parfaitement maitrisée.
Olivier Py, nourri de Claudel, donne une traduction baroque qui alterne versification élégante pour les passage tragiques sans hésiter devant le langage tout en verdeur des scènes comiques.Précisément, le langage de Shakespeare bien traduit se suffit à lui même ; il n’est peut être pas indispensable de mimer chaque allusion.

Comme toujours Py en fait trop : le dispositif scénique, simple et efficace est déplacé un peu trop souvent ; les comédiens tournent et virevoltent un peu trop ; ils crient peut-être un peu trop fort. Mais Shakespeare incite aux excès et cette mise en scène lui est fidèle.

Si sa dernière saison est au diapason, Olivier Py saura se faire regretter à l’Odéon.

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