Nov 172010
 
Peter Brook propose aux Bouffes du Nord une interprétation épurée de l’opéra de Mozart.

LaFlute_PBROOK
A 85 ans Peter Brook reste un des très grands de la scène contemporaine. On lui doit des spectacles inoubliables, du Mahâbhârata en 1985 jusqu’à Tierno Bokar – l’histoire d’un sage africain – en passant par Shakespeare et Tchekov.
Il avait montré aussi sur cette scène si particulière des Bouffes du Nord sa vision de Pelleas. Il présente, cette saison, « Une flûte enchantée« .
On apprend à cette occasion qu’il avait débuté l’opéra en 1948 au Royal Opéra de Coven Garden dans une mise en scène de Salomé qui lui valut un scandale à la suite de quoi il dit adieu à l’opéra trop guindé. Il lui paraît en effet que dans cette vénérable institution, l’opéra est « un univers en béton armé, où le moindre changement était inconcevable… »
Cette flûte évolue dans cet espace vide qu’il a théorisé comme principe de mise en scène. Pour tout décor quelques bambous que les comédiens déplacent et quelques étoffes au sol qui figurent parfaitement les lieux de l’action.
Les jeunes comédiens, pieds nus, sont vêtus de costumes sombres et élégants à l’exception des rouges flamboyants de Pamina et des bruns de la reine de la nuit.
Ce ne sont pas de grands chanteurs. « C’est une Flûte de chambre, où les chanteurs ne sont pas obligés de chanter de toutes leurs forces,dit Peter Brook, un peu comme dans un récital de lieder. »
L’orchestre est remplacé par un piano et pour tout dire on n’est pas vraiment à l’opéra. L’histoire est simplifiée, privée de l’ambiguïté qu’on y trouve chez Mozart.
C’est un spectacle d’une grande fraîcheur, limpide et séduisant. Une fois encore le charme opère.
Ceci dit c’est complet à Paris. A voir notamment à la MC2 de Grenoble en février ou l’année prochaine  à Paris

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