Nov 022010
On sort perplexe de l’exposition ARMAN au Centre Pompidou qui affirme fièrement qu’il s’agit de « l’une des plus grandes figures de l’art français de la seconde moitié du 20è siècle ».
Partagé au moins entre trois sentiments :
L’ironie exaspérée
Il y a quelque chose de comique à voir les visiteurs gravement penchés devant le contenu d’une poubelle déversée dans une boîte en verre ou devant un salon saccagé.
Face à une video montrant l’artiste en train de créer une nouvelle oeuvre en piétinant des tubes de peinture, une petite fille soufflait à sa maman : » le monsieur, il fait une grosse bêtise. » !
La perplexité
On ne peut pas ne pas s’interroger à nouveau : qu’est ce que l’art ? Où est la magie, où est le plaisir ?
Une poubelle présentée par un artiste dans une galerie ou dans un musée devient-elle une oeuvre ? Bien sûr, Marcel Duchamp et son urinoir … etc ; mais peut-on exposer n’importe quoi en s’abritant derrière le ready made ?
En fait l’art, depuis la seconde moitié du XXè siècle est d’abord affaire de marché. Il faut exister sur le marché de l’art par tous les moyens et pour cela faire scandale pour accrocher l’intérêt des médias.
Le site Les artistes contemporains explique que « lors du vernissage d’une exposition, Arman réalisa devant le public la destruction d’un piano droit à coups de masse et en fixa sur un panneau préparé à l’avance les éléments. Succédant à la réalisation, l’année précédente, d’une colère de contrebasse, lors du tournage d’un film pour la télévision américaine, et à la destruction publique d’un mobilier Henri II à l’occasion du 1er Festival du Nouveau Réalisme en 1961″ Il est clair qu’il s’agit là de postures destinées à attirer l’attention. Le vrai travail est ailleurs.
Le plaisir artistique
Au delà de la provocation, certaines oeuvres sont intéressantes, y compris celles réalisées en découpant des instruments de musique. Même si l’on sait que beaucoup ont été produites en séries, il y un équilibre dans la composition qui ne laisse pas indifférent.
L’exposition fait plus place aux actions du nouveau réalisme qu’à l’oeuvre elle-même. On en voit d’avantage en visitant le site officiel.