Oct 142010
Une exposition au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme permet de découvrir un peintre moderne allemand, formé au contact des avant-gardes européennes du début du XXe siècle.
La peinture de Félix Nussbaum est marquée des mêmes influences que les peintres allemands du début du XXè siècle ; mais ses oeuvres sont moins grinçantes que celles de Max Beckmann plus sobres, plus retenues malgré les horreurs dont il sera témoin.
Né en 1904, il a une vingtaine d’années lorsqu’il produit les premières oeuvres présentées dans l’exposition : un autoportrait et des portraits de son père et de sa mère. Un modelé net, sans affectation. L’autoportrait de 1927 révèle l’influence de Van Gogh dans le traitement de couleurs.
Ce jeune peintre talentueux poursuit une jolie carrière. Il est pensionnaire de la `villa Massimo – équivalent allemand de la Villa Médicis -en 1932. Mais l’année suivante, avec l’arrivée du nazisme la vie de ce jeune juif bascule. Il fuit l’Allemagne, se réfugie en Belgique. Après l’invasion en 1940 il est déporté dans le Sud de la France ; il s’enfuit retourne à Bruxelles où il vit caché puis déporté il est assassiné à Auschwitz en 1944.

Quelques semaines avant son départ par le dernier convoi de juillet 1944, il peint un stupéfiant « Triomphe de la mort ». Grande toile où des squelettes vêtus de linceuls jouent de la musique et célèbrent leur victoire sur un amoncellement de symboles qui représentent tout ce qui fait l’humanité, la civilisation et la culture. Dans un ciel noir, des cerf-volants en forme de masques grimaçants contemplent cet horrible désastre.
C’est jusqu’au 23 janvier et mérite largement la visite.