Fauve, anarchiste et mondain
Peintre mondain des après guerre, mais pas que.
L’exposition du Musée d’art moderne de la Ville de Paris montre que Van Dongen a été un formidable coloriste.
Centrée sur sa période la plus faste, autour des années 1905, cette exposition présente un certain nombre de toiles d’une audace remarquable.
Il arrive à Paris en 1897, à 20 ans pieds nus dans ses sabots, et s’imprègne très vite de ce qui s’y passe en fréquentant les plus grands.Montmartre puis Montparnasse. En 1905, aux côtés de Matisse, il adhère au fauvisme.Il expose au salon d’automne et produit pendant quelques années des tableaux qui explosent de couleurs pures, agressives, lumineuses. Des femmes aux yeux immenses, cernés de noir, des pommettes rouges, vertes, des lèvres écarlates.
Il prend tout, chez tous, il rejoint Die Bruke en Allemagne. Il travaille près de Picasso dont il prend la femme Fernande pour modèle. Tableau superbe !
Il s’enrichit, devient à la mode. Ses modèles deviennent plus fluides, des femmes minces allongés au visage de poupées Barbie. Des élégantes, des mondaines. Mais toujours ce sens de la couleur. Bien que plus subtile, plus convenable.
L’essentiel c’est ces toiles de 1905-1910, puissantes, nerveuses, avec des aplats de couleurs pures. « La couleur est son fil conducteur. » dit la commissaire de l’exposition. « Elle est primordiale tout au long de sa carrière, parfois avec un excès qui frôle l’expressionnisme. »
C’est aussi un remarquable dessinateur. Dans ses années de vaches maigres où il flirtait avec l’anarchie, il a collaboré à des journaux illustrés et notamment l’assiette au beurre où il publie d’excellents dessins satiriques. Cette qualité se retrouve dans sa peinture pour situer des ambiances et préciser des détails.