Déc 132010
L’exposition du Centre Pompidou présente à la fois l’oeuvre de Mondrian (1872-1944) et le mouvement De Stijl (Le Style) qu’il a contribué à fonder et dont il s’est ensuite écarté.
Jusqu’au 21 mars 2011
MONDRIAN, c’est l’archétype de la modernité pourtant le personnage manque apparemment de spontanéité. bien qu’il fut passionné de jazz.
Après avoir peint des paysages sombres, il est saisi par le mysticisme du mouvement théosophique et cherche les manifestations de Dieu dans la nature. Il y trouve les structures de base : l’horizontale (la ligne d’horizon) et la verticale. Avec cette nouvelle conviction, il crée en 1917 avec le peintre et architecte Théo Van Doesburg la revue De Stjle dans laquelle il théorise le néoplasticisme qui cherche à réunir le beau et le bien ; l’esthétique et l’éthique. C’est ainsi qu’il adopte le vocabulaire de toute sa peinture : les lignes droites, l’angle droit et les couleurs primaires.
« La représentation des choses – dit il alors – fait place à la représentation des rapports »
Bien que l’exposition soit centrée sur sa période parisienne, on voit avec bonheur, dans les premières salles, ses premières peintures qui jalonnent son évolution : La passiflore de 1901 montre une femme aux yeux fermés, regard tourné vers l’intérieur en proie à une passion mystique. La nature morte au pot de gingembre de 1912 témoigne d’une reconstruction cubiste avec des éléments d’architecture ; la série des arbres témoigne de son parcours pour synthétiser le paysage en allant vers le rationnel.
L’exposition illustre bien les étapes de sa réflexion jusqu’à son installation à Paris en 1921. Son atelier de la rue du Départ y est reconstitué ; c’est un tableau de Mondrian !
Une grande richesse de cette rétrospective est de montrer en parallèle l’influence de De Stijl autour de Théo Van Doesburg qui a enseigné au Bauhaus. Ce mouvement jouera un rôle important pour des architectes comme Le Corbusier ou Mies van der Rohe. Il sera également décisif pour toute l’esthétique du milieu du siècle.
On voit bien ici combien Mondrian et De Stijl constituent un point de passage des principaux artistes du XXè siècle.